Jean-Corentin Carré a 15 ans quand il s'engage.
Il ment sur son âge pour aller combattre au front
Portrait, et carnet de Jean-Corentin
"Jean Corentin Carré, est né au Faouët (Morbihan), le 9 janvier 1900. Le 27 avril 1915, il s'engage à 15 ans au 41è régiment d'infanterie. Il arrive au front à 15 ans et 6 mois et est affecté au 410 régiment d'infanterie. Chef de section à 17 ans, il gagne les grades de caporal, sergent et adjudant, des citations à la division, au corps d'armée et à l'armée. Il trouve la mort en combat aérien à 18 ans et 3 mois, le 18 mars 1918. Il est le plus jeune mort pour la France du Faouët.
Afin de pouvoir s'engager, il s'invente une identité. Il s'appelle alors Auguste Duthoy, né à Rumigny (Ardennes), le 10 avril 1897. Le 29 décembre 1916, du fond des tranchées, il écrit une lettre au Colonel Treillard, commandant du 410è régiment d'infanterie. Il demande à reprendre son identité, sans pour autant quitter le front. Ce journal est conservé au collège Jean Carré du Faouët, inauguré en 1978."
Source : http://www.europeana1914-1918.eu
Source : http://www.europeana1914-1918.eu
Cliquez sur le lien ci-dessous pour consulter son carnet.
Correspondance entre un poilu et sa marraine de guerre
Vous trouverez ci-dessous le portrait de Jeanne Bardin, marraine de guerre qui correspond avec Alfred Lassau mobilisé à l'âge de 17 ans et 4 mois sur le site des archives départementales du Cher.
A l'issue de la la guerre, comme cela est arrivé fréquemment, Jeanne et Alfred se marient. Ils ont 4 enfants.
Portrait de Jeanne Bardin, marraine de guerre
Pour en savoir plus sur les marraines de guerre, on peut consulter le site
En savoir plus sur les marraines de guerre
Le site des archives départementales de l’Ain a numérisé un très grand nombre de lettres de poilus et de cartes postales.
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pouvez en visualiser certaines et mieux vous rendre compte de la réalité de l'époque
Ecrits de poilus
Enfin, pour modèle, certains collégiens ont déjà travaillé sur le thème des lettres de poilus. Ils ont rédigé les lettres suivantes.Voici des lettres prêtées par la famille de Léa, élève de 3ème 1 !
Lettre de poilu écrite par les collégiens de Basse-Goulaine :
"Le 23 février 1915
Chère Célestine,
Je suis Gustave Delmotte et je viens de vivre l'enfer. C'est pour combler ma solitude et ma tristesse que je t'écris. Le général de brigade Paulinier m'a dit hier qu'on pouvait écrire à des marraines de guerre. Né à Nantes, j'ai longtemps vécu à Basse-Goulaine avec mes regrettés parents Désirée et Alphonse. Jamais je n'oublierai ce jour du 1er février 1915 où j'ai reçu cette lettre jaunâtre marquée d'un tampon rouge. Sans l'ouvrir, j'ai compris. Alors, j'ai dû rallier Paris le plus rapidement possible.
Ensuite après avoir été rattaché au 54ème régiment d'infanterie on m'a envoyé au front vers le village des Eparges.
C'était la première fois que je quittais ma région natale. Je suis arrivé le 10 février où j'ai fait la connaissance d'Henri qui était là depuis plusieurs semaines.
La vie dans les tranchées est difficile car la boue est partout, la neige aussi sans parler des rats qui nous tiennent compagnie. L'odeur de la mort, le froid sont omniprésents. Henri m'a parlé de soldats qui se mutilent pour échapper au front. Aujourd'hui, je les comprends mieux. Dans ces premiers jours, j'ai essayer de m'aménager un petit coin avec mes affaires. Il y a six jours, le bruit de l'explosion de mines dans le camp allemand et des ordres me réveilla. Ce fut le début de quatre jours sanglants. L'assaut fut ordonné et j'ai alors vu mes camarades tomber. Les tirs d'obus et de mitrailleuses se succédèrent dans un chaos épouvantable. Je ne peux en dire plus chère Célestine car les larmes me viennent. Depuis, les cris me hantent, je ne dors plus, je ne trouve plus Henri. C'est dur mais mon corps n'est pas blessé.
J'espère de tout cœur pouvoir recevoir une lettre de ta part.
Gustave."
Réponse écrite par les collégiens :
"A Basse-Goulaine, le 2 mars 1915
Cher Monsieur,
Quelle émotion lorsque j'ai reçu hier votre lettre. Je m'étais proposée à être marraine afin de partager les souffrances des soldats et de participer en quelque sorte à la vie de notre pays. Depuis le début de cette terrible guerre, j'avais imaginé tout ce que vous devez endurer chaque jour mais jamais je n'aurais pensé que c'était aussi dur...
Enfin, je ne suis pas là pour me lamenter, au contraire.
Donc, je me nomme Célestine Lelièvre et vis à Basse-Goulaine. Je suis une assistante de la maîtresse du village depuis maintenant deux ans. J'ai un frère Jean-Marie Lelièvre qui comme vous est au front. Peut-être le connaissez-vous ? D'ailleurs vous devez certainement vous demander pourquoi je vous écris à vous et non à lui...En réalité je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis le début de la guerre malgré les nombreuses lettres que nous avons envoyées...
Bon, je préfère arrêter de parler de mon frère disparu. J'aimerais beaucoup avoir de vos nouvelles, savoir comment vous vous portez, vos occupations.
Il me tarde d'avoir une réponse.
A bientôt Célestine
Post-scriptum : je vous envoie un colis de nourriture et je vous promets que j'essaierai de vous obtenir une permission."